Le film commence en fait par le suicide de Madeleine puis, à travers un grand flashback, reprend l'histoire depuis le début. Käutner montre surtout à travers ce film, adapté de Maupassant (apparemment, personnellement, j'ai surtout pensé à Madame Bovary), qui est d'ailleurs l'un de ses premiers, qu'il est un très grand cinéaste. La mise en scène est somptueuse, multiplie les prises de vue originales et offre quelques plans absolument mémorables, l'ensemble étant valorisé par une photo N&B de toute beauté.
On a là une romance très belle, assez simple, mais brillamment écrite et émouvante au possible dans son côté tragique. La première partie et sa parade de séduction à la Max Ophüls emporte totalement l'adhésion et la seconde partie, plus sombre, distille une mélancolie très touchante, l'émotion étant accentuée parce que l'on connaît déjà l'issue tragique du film.
Le film refuse d'ailleurs tout manichéisme, même si ses personnages sont parfois cruels et bornés, il y a ce relativisme humaniste (que l'on retrouve chez Fassbinder) où chacun a ses raisons, ou plutôt "le coeur a ses raisons que la raison ignore".
Saso Oui, c'est vrai que Romance en mineur (la transcription littérale du titre original), ça correspond mieux au film et ça a plus de gueule. Cela dit, le titre français a du sens aussi vis-à-vis de l'histoire tragique, où l'amour de Madeleine est comme une lumière dans la nuit vouée à disparaître